Cela fait 2 mois que nous travaillons sur une option (option 1). Nous avons décidé de la pousser le plus loin possible pour avoir ensuite une base de comparaison (en terme de prix notamment) pour d’éventuelles autres options et pour pouvoir déposer rapidement le dossier au CCU (comité consultatif d’urbanisme de la ville de Montréal) pour qu’ils nous valident le droit d’avoir un 2ème étage et le design global du bâtiment.
L’option 1 paraissant assez chère et son analyse préliminaire PHPP (voir page passivhaus pour des explications) montrant qu’il va être difficile d’atteindre nos objectifs énergétiques, on a imaginer une autre option.
Le batiment existant est comme on le voit sur le dessin de conception assez classique pour les maisons unifamiliales isolées (non mitoyenne (semi-détaché au québec)) de Montréal. Nous avons un demi sous-sol (1,4m sous terre et 1m hors-sol) en béton et un rez de chaussée (rdc) en structure de bois pièce sur pièce (comme ci dessous) fait de poutres, colonnes et bloc de bois massif de 3 pouces d’épais (7,5cm).
L’idée dans l’option 1 est de rajouter un étage partiel (seulement sur une partie de la surface) et de conserver le sous sol. Ce choix a été fait pour permettre de conserver un maximum de structure (murs du sous-sol, armature des murs du rdc, mur porteur au centre de la maison). Une partie du plancher du rdc coté arrière serai descendu un peu pour rapprocher le sol de la pièce principale du jardin (cela rend la partie du sous sol à ce niveau inaccessible). Il y a du coup beaucoup de place au sous-sol.
Les inconvénients de cette option sont:
-le trop de place au sous sol, en sachant que la hauteur sous plafond sera de maximum 2m et que cela limite beaucoup la qualité de l’isolation de la dalle qu’il faudrait pour atteindre de bon résultats énergétiques. Ce volume augmente de beaucoup les besoins énergétiques de la maison. Cela ne se voit pas directement avec PHPP car le sous-sol augmente aussi beaucoup la surface habitable (appellée TFA pour “treated floor area” dans PHPP) et que le résultat des besoins de chauffage final s’exprime en “kilo watt heure par mètre carré et par an”. Donc avoir une TFA plus grande facilite le travail artificiellement (mais les besoins totaux sont pourtant augmentés). On pourrait envisager de condamner complètement le sous sol (sauf une petite partie qui serait la salle technique) et d’isoler le plancher du rdc par dessous. De plus, nous n’avons pas besoin de tout cet espace pour vivre, que nous voulons réduire à nos besoins.
-la maison étant grande, la surface extérieure est elle aussi plus grande, augmentant les couts d’isolation (comprenant une importante structure pour soutenir cette grosse isolation).
-la conservation de la structure bois du rdc est une idée choisi pour augmenter la réutilisation du bâtiment existant, mais cela complique beaucoup la fixation des 40cm d’isolant qu’il va falloir rajouter et augmente le degré d’incertitude au moment de la construction. On va pour cela prochainement enlever les plaques de plâtre intérieur d’une pièce de la maison pour voir l’état des poutres, poteaux et du bois pièce-sur-pièce.
-La cuisine est séparée du salon/salle à manger par 3 marches. On pensait initialement que ces différences de niveau rendrait l’espace moins monotone et délimiterai plus les espaces. Au final, après bonne réflexion et des retours sur nos habitudes de vie quotidienne et de la façon dont on aime recevoir les amis, on souhaite vraiment avoir un ilot bien dégagé et accessible sur lequel on puisse cuisiner, prendre un verre, manger sur le pouce, prendre un café….
L’option 2 m’est venue un peu comme une étincelle à la fin de la réunion avec Lucie où nous venions de discuter les derniers points avant de déposer le dossier préliminaire à la mairie. C’est la première évaluation PHPP à 22kWh/m2/an qui m’a fait cogiter à un moyen de rendre ce bâtiment plus facilement efficace. La base de la réflexion est parti du constat que le sous sol de l’option 1 était extrêmement sous-utilisé. Du coup je me suis dit que de “remonter le plancher du sous-sol” de 1m donnerai en fait la même maison mais enterrée de 40cm plutôt que sortie d’1m du sol. Cela permettrait d’avoir largement la place d’isoler en dessous, ferai bénéficier la maison de l’isolation du sol sur 40cm, et diminuerai la hauteur totale du bâtiment de 1,40m (7,2 m -> 5,8m), baissant ainsi quantité de matériaux pour les murs de 25%.
Par contre cette option impose la démolition complète du rdc et de ne garder que les murs en béton du sous-sol. L’évaluation PHPP de cette option donne pour une même isolation et un même vitrage … 22kWh/m2/an… pareil donc. La différence vient de la TFA : 222m2 pour l’option 1 et 188m2 pour l’option 2 soit 15% de moins. L’option 2 demanderai donc 15% moins d’énergie au final.
La démolition complète des murs en bois, du plancher et du toit va engendrer des couts importants pour refaire toute cette structure même si elle va être un peu plus petite. D’autre part, cela va imposer de passer au comité de démolition car nous ne gardons pas les murs extérieurs, ce qui va demander un permis à plusieurs milliers de dollars et au moins 1 mois de délai.
Au final, je pense qu’on va privilégier l’option 1, en gardant l’ensemble du plancher tel quel et en l’isolant par dessous. C’est la solution conservant le plus d’existant et qui risque d’être la moins chère et la plus “écologique”. L’état réel du mur en bois et le choix de la structure du futur mur (type d’isolation, analyse de son cycle de vie, cout, efficacité énergétique…) feront prendre la décision finale.
A suivre.
2 réponses
Laurence
Beau projet en tout cas, et d’après ce que j’ai vu sur d’autres billets, ça avance bien !! Bravo ! 🙂
Damien
Merci beaucoup. 🙂