Depuis le départ, nos choix concernant les matériaux pour le sol étaient assez clairs. Nous voulions essayer d’avoir une certaine unité dans la maison et donc ne pas multiplier les types de sols. Par ailleurs il était aussi clair que les choix devraient respecter un certain nombre de critères important pour nous.
-Critères environementaux : local (produit au Québec avec des matériaux du Québec en priorité), fait de matières recyclées, matériaux recyclables, n’altérant pas la qualité de l’air (faible émission de COV notamment)
-Durabilité, prise en compte de l’intensité du passage à cet endroit, la résistance à l’eau pour les salles humides, durée de vie.
-Facilité d’entretien.
-Esthétique bien sur, ainsi que la coordination avec les autres matières et meubles intégrés comme la cuisine
Le point majeur qui rentre en compte depuis quelques semaines est le prix. C’est vrai qu’au début de la conception on s’imagine plein de belles choses, en accord avec tout l’imaginaire que l’on s’est créé en regardant les magasines de déco. Mais la réalité des coûts est souvent assez frustrante. On essaye de les conserver comme source d’inspiration et d’ambiance que l’on essaye d’intégrer à notre réalité. Question prix, il faut bien voir qu’il y a le prix du matériel lui même, mais aussi le prix de la pose, qui peux facilement faire passer la facture du simple au triple.
Au final quand on combine tous nos critères, il ne reste moins de choix. En fin de compte c’est tant mieux car cela limite notre champs d’investigation qui sinon serait quasi infini.
Notre idée de base a été d’associer plancher de bois et ardoise pour toute la maison.
Le bois serai local (Erable du Québec ou Hickory (sorte de noyer) du nord des Etats-Unis), ses qualités environnementales ne sont plus à plaider et nous adorons sa chaleur, sa beauté et son contact sous les pieds. Nous prévoyons un traitement avec des huiles écologiques pour conserver sa douceur naturelle et pour éviter les vernis. Ses inconvénients pour nous sont le fait qu’il nécessite de précautions pour ne pas l’abimer et un entretien régulier (repasser couche d’huile toutes les quelques années, à priori assez simple à faire soi-même).
L’ardoise est la seule “céramique” (“carrelage” en France) produite au Québec. Nous aimons sa couleur noire, mate et sa surface assez rustique, qui se marie bien avec le bois clair que nous envisageons.
Dans les pièces où nous voulions un matériau résistant à l’eau et à l’usure comme les salles d’eau, nous avons d’emblée oublié les céramiques standards car produite trop loin (Chine et Europe le plus souvent). Parmi les pierres naturelles, seule l’ardoise est produite au Québec. C’est beau, durable et local mais cher à acheter et cher à poser car cela demande une technique particulière.
Nous avons aussi envisager le béton ciré. Celui-ci est beau, résistant et durable, mais la production du ciment n’est pas écologique du tout et le prix de sa mise en place est chère car il demande beaucoup de temps et d’expertise. Par ailleurs, il ne se pose pas sur les murs et nous aimions le fait d’avoir le même matériau au sol et au mur dans les salles de bain.
Parmi les matériaux durs nous avons aussi regardé du coté des plaques d’agglomérats de verre recyclés. Ce n’est pas facile à trouver. Mais il en existe venant d’Italie ou des état-unis. C’est cher et loin mais durable et fait de matière post-consommation à plus de 80%. Nous gardons cette idée pour les finitions esthétiques de la salle de bain ou la cuisine peut être.
Parmi les autres options, on a retenu le linoléum. On parle ici du linoléum naturel et pas des revêtements en vinyle que l’on appelle communément “lino”. C’est un matériau très résistant et compostable car fait uniquement de matières naturelles (huile de lin et poudre de bois ou de liège, compressés sur de la toile de jute). Il n’aime pas bien l’humidité, donc attention dans les salles d’eau et les sous-sol humides, ça pourrait l’endommager.
La liste des matériaux en vue étant faite, restait à déterminer quoi mettre dans chaque pièce. Salles de bain et WC recevront de l’ardoise. Pour nous et pour la durabilité, les salles d’eau doivent être en matériau très résistant à l’eau, l’ardoise est le meilleur choix ici vu nos critères. Malgré sont prix total élevé (pierre + pose =18$/pi2), cette option reste moins cher que du verre recyclé (20$/pi2 + pose) par exemple.
On prévoyait de l’ardoise dans le salon, la salle a manger, la cuisine et le mudroom pour une question de résistance aux passages et aux va et vient avec l’extérieur. Mais vu le prix, on a changer notre fusil d’épaule et opté pour du bois dans ces pièces (sauf mudroom). Au final on est content de retrouver la chaleur du bois dans les pièces à vivre, comme on l’imaginait au tout début du projet. Le prix du plancher de bois franc va de 4 à 8$/pi2 + 1,75$/pi2 de pose. On est en train de magasiner pour trouver celui qui nous conviendra.
Le même bois sera installé dans la chambre d’amis, la pièce de travail de Déborah ainsi que dans toutes les pièces de l’étage (sauf WC et SDB).
Nous avons fait le choix de mettre du linoléum dans l’entrée principale et dans le mudroom. Nous aimons les caractéristiques de ce produit. Peut être oserons nous la couleur… a suivre.
Au sous sol, nous avions prévu de mettre du linoléum. Mais vu le faible passage prévu, la grande surface et le prix assez important du lino (lino+pose = 7$/pi2 (même prix qu’un beau plancher de bois)), on s’est mis a chercher une autre solution. La contrainte du sous sol est la hauteur sous plafond qui doit être de plus de 2m pour pouvoir être considéré comme pièce de vie dans les calcul énergétiques de PHPP (pour passivhaus). Et avec les 15cm d’isolant indispensable sur la dalle de béton, il ne reste presque rien pour le revêtement. On pouvait déjà oublier le béton et le bois épais. Le lino était très fin mais trop cher, on l’a vu. J’ai eu l’idée de rendre plus joli le contre-plaqué que l’on doit mettre au dessus de l’isolant de toute manière. En cherchant un peu j’ai trouvé pas mal d’exemple qui rendent bien. Plusieurs entreprise québécoise proposent du contre-plaqué fait de bois local. Une dispose en plus contre-plaqué utilisant de la colle à base de soja…
On est vraiment content de voir l’avancement du projet et de le voir s’affiner progressivement. Il reste par contre beaucoup de décisions à prendre dans les prochaines semaines en attendant le permis de la ville. Déborah travaille très fort en ce moment pour dégoter les meilleurs matériaux chez les meilleurs fournisseurs. Entre nos critères écoresponsable, budgétaire et esthétique, il faut parfois faire des concessions… Elle négocie pas mal pour tenter de faire baisser le coût des matériaux tout en restant dans nos objectifs. La visibilité que ces entreprises auront quand cette maison un peu hors du commun sera valorisé est un facteur motivant dans le choix des artisans. Certains se démarquent déjà avec brio mais, nous en parlerons plus tard.
2 réponses
Mamoune
C’est chouette , ca avance bien; il n’y a pas de sponsor pour vous aider ??? au niveau matériaux ??? Bises à tous…
Damien
Déborah essai de trouver, négocier et toute entreprise prête à nous aider est la bienvenue, du moment qu’elle correspond à des valeur écologique et durable. Ca nous fera plaisir de travailler ensemble. Quelques entreprise déjà font des gestes, comme rien n’est signé, on en parle pas encore, mais on fera une page pour les valoriser!